lundi 7 mai 2018

HOSTILES




Le western se renouvelle sans cesse. On le croit mort et il se "spaghettise", "s'écologise", se "thrillérise"...bref se réinvente.
Ainsi, sorti de sa réserve le peau rouge sanguinaire en perruque et fond de teint du Technicolor redevient un homme, un Cheyenne, un Sioux, Pawnee ou Mohican. Il danse avec les loups, cite du William Blake (Dead man), soigne et transporte un blessé blanc (The Revenant). Dans "Hostiles" Scott Cooper filme l'Ouest américain ultra violent, l'âpreté des hommes, leur bêtise, la prise de conscience chez ces êtres simples de leurs crimes, et leur possible rédemption. Ce long "horse-movie" nous emmène à travers le tumulte intérieur d'un vieux militaire tueur d'indiens (Christian Bale) jusqu'au Montana et jusqu'au pardon entre ennemis jurés. Silhouettes de cavaliers fantômes se découpant sur des cieux crépusculaires nous escortons le vieux chef Faucon Jaune malade (Wes Studi) au fil des lignes de crêtes aiguisées. On tue à tour de bras, on scalpe, on s'apprivoise et on s'aime. La mort est partout - la vie aussi... jusqu'à la plateforme arrière d'un train au départ. Fixe comme le passé que l'on effacera pas - en mouvement comme un futur que l'on peut toujours écrire.