dimanche 11 mars 2018

LA SUITE VOLLARD




Dans les années 30 Picasso fait un "deal" avec son premier marchand d'art Ambroise Vollard. Un Cézanne et un Renoir en échange d' une série originale de 100 gravures de sa main. Réalisée dans les années qui suivent la production est connue sous le nom de "Suite Vollard". On y découvre dans un style néo-classique des  torses puissants, des têtes couronnées de lauriers, des minotaures inquiétants, un sculpteur et son modèle, des corps nus offerts et enchevêtrés qui ne sont que les doubles du peintre et de sa muse du moment, la jeune et sculpturale Marie-Thérèse Walter ( elle lui donnera une fille, Maya et finira accrochée à une poutre de son garage en 1977...) Un américain est l'heureux et récent propriétaire d'une suite. Cet échange primordial entre "élus", cette vente aux enchères de Paris nous renseigne une fois de plus sur la marche du monde: 1,9 million de dollars posé sur la table tandis qu'une voiture est envoyée dans l'espace mais que l'on meurt de froid sur des cartons dans la rue... Allons, pour ne pas finir sur une note amère -ici Picasso fait la preuve - en fallait-il une ? qu'il est un foutu, foutu, foutu... dessinateur, un monstre du trait, de la pointe sèche du cuivre et de l'acide - un maitre. Sacré Pablo !