lundi 1 août 2016

SA MAJESTÉ DES MOUCHES

Les films réussis sur l'enfance ne sont pas légion. L'innocence  "noire et blanche" de chefs d'œuvre tels que : La guerre des boutons (Yves Robert), l'Enfant sauvage (Truffaut), Capitaines courageux (Victor Fleming), Jeux interdits (René Clément) Le Vieil Homme et l'Enfant (Claude Berri).... n'a rien à envier aux exploits colorés  des jeunes élus d'Hunger Games. Le film adapté par Peter Brook (1963) du roman de William Holding (1954): "Sa Majesté des Mouches" dépassant le thème de l'enfance nous parle d'humanité et de mythe. Des collégiens Anglais pris au piège d'une île déserte après un accident d'avion, Tarzans ou Robinsons de 10 ans, retrouvent rapidement l'état de nature de guerriers primitifs. Division, hiérarchie, brutalité, peur, superstition, pouvoir... dominent les jeunes corps qui se parent de peinture de guerre, font allégeance, tuent ou résistent. C'est fascinant et... plausible  jusqu'aux meurtres rituels. Aussi intéressant que le film lui même est l'entretien avec Peter Brook . Il relate ses difficultés à conserver la virginité de son film face à l'industrie du cinéma friande de spectaculaire, la recherche des jeunes acteurs aux profils psychologiques différents et leurs parcours personnels d'après tournage. Selon lui, seule une œuvre solitaire, nécessitant de faibles moyens financiers, peut être réellement libre. En ces temps de gaspillage, de paillettes et de meutes - méditons, méditons ...