Coluche, on se l'était pris dans le museau 15 ans plus tôt, avec sa salopette et son nez rouge. Il mettait au placard Fernand Raynaud, Francis Blanche, Pierre Dac le "Franc-mac", Bourvil, Louis de Funès, Robert Lamoureux et l' humour chansonnier des années 50-60. A l'orée des années 70, celles de Gottlib, L'Echo des savanes, Fluide Glacial, de Giscard et Anne-Aymone, de Hara-kiri, Charlie-Hebdo, du Café de la gare, des Valseuses ... il inventait le pauvre type empêtré dans ses mots, beauf, raciste par défaut - Qui n'a pas connu: "On n'est pas là pour se faire engueuler" sur Europe1 entre 78 et 79 ignore l'irrévérence, la transgression. Record à battre : 15 jours à RMC - Viré pour: "Bonjour, nous sommes en direct du rocher aux putes". Pas mal, non !? Ensuite, ce sera le Gymnase - "Coluche président" en 81, où comment un clown, un bouffon, un trublion peut ébranler les totems politiques. Au final : "Mimit" président, le Panthéon, une rose, le grand soir et les petits matins... On connait la suite : alcool , drogue, descente aux enfers, Tchao Pantin, suicide de son ami l'écorché vif Dewaere, mariage avec Le Luron, abbé Pierre, restos du coeur, accident de moto... Putain de camion ! Certains ont dû détester. C'est leur droit. Son comique s'est démodé, lui aussi (...vinrent les Inconnus!) - Reste le personnage. A l'heure où nos humoristes et nos politiques dans un même éclat de rire calculé et promotionnel, fardés de rouge - sauf le nez- se donnent du "Monsieur"; A l'heure où de tristes sires enturbannés voudraient nous empêcher de rire... me revient en mémoire sa devise pas si facile à mettre en oeuvre: " Toujours grossier, jamais vulgaire "