Ces mots aux accents païens sont sans
doute un mensonge. Mais j'y vois, je préfère y voir un mensonge
moins triste que les autres. Un homme de vingt ans au profil de
pharaon s'est envolé dans l'azur comme un jeune roi ou un guerrier antique. On prétend que, de tous temps les dieux ont exigé des
sacrifices, pour la victoire, pour l'oracle, pour le châtiment. On
dit aussi que de nos jours les dieux sont morts. Pourtant ils
continuent à prélever leur lourd tribut. Hasard, destinée,
malchance - peu importent les mots - les larmes sont au bout du
chemin.
Pleurez mères à qui on arrache le
ventre, pleurez frères, sœurs, amis à qui on enlève le double,
pleurez pères qui partirez après, mais étonnez vous... Simon dort
dans le soleil d'or de son éternelle jeunesse. Une médaille
frappée à ses traits orne son torse. Il nous regarde , nous
réchauffe comme un soleil invaincu et nous dit : je suis là, je
serai toujours là , la nuit au cœur de vos rêves et au petit
matin j'embraserai - j'embrasserai - tout l'horizon.