lundi 30 septembre 2019

FRÈRE JACQUES


Dormez-vous ? Dormez-vous ? Le bourdon de Notre Dame résonne dans le ciel de Paris. Le grand Jacques va rejoindre sa fille Laurence au cimetière du Montparnasse. Ding-Ding-Dong. Peut-être quelques forces archaïques l' accompagnent-elles lors de ce voyage.  Au delà des clichés abracabrantesques de président sympa, grand séducteur, amateur de sumo et de Corona, ogre dévoreur de tête de veau,  marionnette mangeuse de pommes... le "Corrézien" nous interroge sur la vacuité du pouvoir, sa quête jamais assouvie, le désir d'être aimé, les failles secrètes que chacun porte en lui, le bonheur (a t-il été heureux... Rien n'est moins sûr !?) les convictions fluctuantes, les trahisons, les compromissions, la solitude, la pudeur... "L'homme à tête de droite " qui ne fut bon qu'en étant lui-même -en vrai sphinx emporte ses secrets dans la tombe. Tandis que la grand messe Saint-Sulpicienne se joue, l'ombre portée du jeune étudiant en science-politique vendant l'Humanité Dimanche, devenu député de Corrèze, maire de Paris, chef de parti, et deux fois président des français se superpose avec celle du fauve "aux dents de sabre" qui meurt ce soir, aimé d'un vieux peuple nostalgique. D'autres sont venus, d'autres viendront. L'énigmatique sourire qui s'évanouit semble murmurer - "Il vaut mieux être le dernier des lions que le premier des renards."

mercredi 25 septembre 2019

FEU

































"L'hérétique n'est point celui qui brûle dans la flamme mais celui qui allume le bûcher"
William Shakespeare

lundi 23 septembre 2019

HOW DARE YOU ?



« Je ne devrais pas être là, je devrais être à l’école, de l’autre côté de l’océan. (…) Comment osez-vous ? Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses. Les gens souffrent, les gens meurent. Des écosystèmes entiers s’effondrent, nous sommes au début d’une extinction de masse et tout ce dont vous pouvez parler, c’est de l’argent et du conte de fée d’une croissance économique éternelle. Comment osez-vous ? Depuis plus de quarante ans, la science est claire comme du cristal. Comment osez-vous regarder ailleurs et venir ici en prétendant que vous en faites assez ? (…) Vous dites que vous nous entendez et que vous comprenez l’urgence mais je ne veux pas le croire. »
« Vous nous avez laissés tomber. Mais les jeunes commencent à comprendre votre trahison. Si vous décidez de nous laisser tomber, je vous le dis : nous ne vous pardonnerons jamais. Nous ne vous laisserons pas vous en sortir comme ça. »       Greta Thunberg /ONU/23 septembre 2019

dimanche 22 septembre 2019

SACCO ET VANZETTI


...quand l'Amérique des années 20 et le capitalisme ne font pas de cadeau à leurs migrants. Deux anarchistes italiens Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti accusés à tort de braquage et d'un double meurtre sont passés à la chaise électrique. Misère, violences raciales, émeutes, clandestins, gouvernement réactionnaire, Ku Klux Klan... le tableau est sombre mais ce clair-obscur éclaire notre nuit à venir. Je laisse aux derniers mots de Vanzetti à son juge le soin de conclure en m'étonnant des grandeurs et turpitudes de l'homme et de sa justice. Un jour ou l'autre, je vous parlerai de Dreyfus.

 « Si cette chose n'était pas arrivée, j'aurais passé toute ma vie à parler au coin des rues à des hommes méprisants. J'aurais pu mourir inconnu, ignoré : un raté. Ceci est notre carrière et notre triomphe. Jamais, dans toute notre vie, nous n'aurions pu espérer faire pour la tolérance, pour la justice, pour la compréhension mutuelle des hommes, ce que nous faisons aujourd’hui par hasard. Nos paroles, nos vies, nos souffrances ne sont rien. Mais qu’on nous prenne nos vies, vies d'un bon cordonnier et d'un pauvre vendeur de poissons, c'est cela qui est tout ! Ce dernier moment est le nôtre. Cette agonie est notre triomphe". 


MAUVAIS CLIMAT


mardi 17 septembre 2019

LE VOL DU PHÉNIX


Huis clos dans le désert. Un avion s'est écrasé au milieu des dunes de sable. En attendant les hypothétiques secours un groupe d'hommes tente de survivre dans la fournaise libyenne. L'eau baisse comme leur moral au fil des jours jusqu'à ce que l' ingénieur allemand échafaude de recréer un avion avec les débris du bimoteur. Aucune autre intrigue que celle de la survie. Ni amour, ni flash-back familiaux, juste cette galerie de personnages tour à tour lâches, orgueilleux, colériques, courageux, obstinés, désespérés, humains, magnifiques... C'est très fort, servi par une distribution internationale: J.Stewart, R.Attenborough, P.Finch, H.Krüger, C.Marquand et quelques autres. C'est une histoire d'obstination, de vie et de mort (réelle puisque le cascadeur Paul Mantz meurt pendant le tournage), d'espoir qui prend vie dans le projet commun et dans le travail, une histoire d'oiseau mythique qui renait de ses cendres, une histoire de soleil très maçonnique en somme... J'oubliais: le film (1965) est de Robert Aldrich (d'après le roman de Trevor Dudley-Smith) un des metteurs en scène oubliés des années 60 - celui des Douze salopards et de quelques oeuvres magistrales. 

jeudi 12 septembre 2019

PORTES FERMÉES



Les scientifiques sont arrêtés par l'idée de l'absurde, de l'hérésie scientifique, l'artiste rien ne l'arrête, il n'est pas embarrassé par la science...C'est ainsi qu'il pénètre derrière les portes fermées à la science.                       Elsa Triolet

mardi 10 septembre 2019

TRAVAIL MANUEL


Poser des tablettes en bois, réaliser des travaux de menuiserie dans un appartement, concrétiser à quatre mains un projet commun... en compagnie d'une personne chère. Le faire dans la détente, l'intelligence et la bonne humeur, prouve deux choses. Vous êtes en harmonie et le travail manuel est un cadeau du ciel. Pas de parlotte. Quelques mesures, solutions techniques avancées, décisions mêlées de concentration, de précision et gestes sûrs, compliqués par l' approvisionnement, le choix des outils, le nettoyage, le calcul, l'économie, les délais... La superposition maîtrisée de toutes ces contraintes contribuera à l'élégance finale.   Je ne sais plus qui a dit que nous n'étions nous-même, c'est à dire sans artifice que dans le travail. C'était un frangin - j'en mets ma main à couper...

mercredi 4 septembre 2019

MAFIA


Arte nous a offert ces jours-ci une oeuvre percutante (de Mosco Levi Boucault) Deux volets/ une soirée pour se glisser dans la peau des repentis de Cosa Nostra.  Années 60/ Corléone petite ville de Sicile / Toto Riina, ouvrier agricole devient le maître incontestée de la pieuvre. On assiste à son ascension dans les décennies suivantes, sa violence, son trafic, ses crimes, sa planque, son arrestation, son procès, son incarcération, sa mort en prison. Derrière le "code d'honneur" de la confrérie il y a du sang, du malheur, de la peur, les compromissions et corruptions des politiques et en face parfois l'immense courage des juges. Les repentis cagoulés avouent les corps refroidis (une centaine par tueur) les dissolutions dans l'acide, leur besoin de puissance et de considération. Cette plongée dans le mal absolu est hallucinante. Le regard cruel du fauve/ "La Belva" Toto Riina fait froid dans le dos, comme la froide distorsion entre l'amour de cette pègre envers ses proches et son absence totale d'humanité envers celui qui se met en travers. Une chose est sûre, l'enfer et le diable existent. Au moins ici bas...