jeudi 2 mai 2019

LA PENDULE À SALOMON


C'est selon Raoul Vergez le nom du cadran orné de marques, laissé par les compagnons charpentiers aux frontons des églises pyrénéennes pour indiquer de manière codée la route de Compostelle. Dans son roman éponyme (1957) puis son adaptation cinématographique (1960/61) on découvre les affres de l'ombrageux Bigourdan-Noble-Cœur (Daniel Ivernel) compagnon du Tour de France revenu au pays après sa déportation, en-but aux rivalités villageoises. Cet hymne au travail bien fait, à la parole donnée, à la vie en cayenne, aux rites compagnonniques, à la fraternité, mais qui égratigne au passage l'action syndicale est un échec commercial et oblige Vergez producteur à déposer le bilan de son entreprise. Délicieusement nostalgique l'ouvrage est un poil daté: allier tradition et innovation est toujours un art difficile... Mais Raoul Vergez aura été un homme passionné et de haute futaie. J'en ferai le portrait un autre jour. Notre frère René Louis Laforgue illumine de son sourire libertaire les séquences en noir et blanc. J'ai dit noir et blanc ? Comme c'est étrange !