samedi 26 mai 2018

SOUS LE PONT VALENTRÉ...



... coule le Lot, tout juste perturbé par l' écluse à ses pieds et le déversoir en aval. Le génie humain est sans limite. Du haut de ses 40 mètres le Valentré enjambe et domine la contrainte. Ailleurs dans le Sud et dans le temps: Garabit, Millau, le pont du Gard, les multiples "Pont du Diable" relient les hommes et les rives de l'esprit par le contact, la technique et l'intelligence. A son achèvement en 1378 le nouvel axe Est-Ouest crée par cet ouvrage militaire jamais attaqué, perturbe l'axe commercial traditionnel Nord-Sud  de Cahors. 
- Quelques chiffres: 168 mètres de long, six arches en ogives gothiques,  un tablier en dos d'âne, trois tours carrées crénelées. 
- Une légende: un architecte, un chantier interminable 70ans...diable ! oui, je suis là ! un pacte, une ruse....
- Une question: le génie humain est-il celui du Diable ?


jeudi 24 mai 2018

CAHIN-CAHORS


Les villes sont des femmes. Froides, fermées, altières, compliquées - parfois... Lumineuses, charmantes, ouvertes, généreuses - souvent ! ou tout simplement belles comme une évidence. Cahors est de celles-là.  Le bras du Lot et les collines enserrent ce sein naturel, arrimé à l'autre rive par les ponts. En pierre et royal dans l'axe,  en fer et ferroviaire parallèlement,  diabolique et "valentréen" à angle droit. Un boulevard (à l'emplacement des anciens remparts) planté et ponctué de bâtiments officiels sépare vieille ville et ville récente. En pente, ponctué de bâtiments officiels, de statues il oriente le visiteur entre gauche et droite, Nord et Sud, entre vie et mort (le cimetière est en haut, l'eau est en bas). Gambetta, doigt dressé fait le reste. Ici le militaire côtoie le civil - Là le religieux tolère le profane. Entre halle et cathédrale esprit et ventre se reniflent. Les commerces choisissent leur camp. Les populations aussi... SDF au plus bas vers le supermarché des pauvres, jeunes sur le boulevard dans les brasseries; touristes dans les restaurants ou bouquinistes de la  ville historique. Flirtez avec Cahors, main dans la main, à pied, à vélo, sur les quais, les ruelles étroites et les mails... Montez sur  le Saint-Cyr et vous la contemplerez... mieux encore, vous la comprendrez toute nue.

dimanche 20 mai 2018

#LIVRES&VOUS



Depuis le 8 janvier 2018 Adèle Van Reeth (ancienne de Canal+ et productrice des Chemins de la philosophie sur France Culture) remplace Elkabbach "l'Ancien" et son émission Bibliothèque Médicis (celle du Sénat). Même lieu, même enfilade de livres ordonnés dans une perspective solaire d'ordre, de pouvoir et de savoir pour une émission un tantinet revisitée... Une heure/deux invités et une immersion dans l'écriture et l'âme de ceux qui l'aiment et la pratiquent. Hier- Sylvain Tesson et Etienne Klein. Un autre soir - André Comte Sponville , Besancenot, Sarkozy (pas le même soir !) Claire Chazal.... Dans "Livres & Vous" l'alchimie opère. C'est intelligent, sobre, un poil guindé - Bukowski est mort ! Une grande femme stylée, un beau lieu, des invités valorisés pour une dégustation en direct (ou en replay) le vendredi soir à 22 heures sur Public Sénat.

lundi 7 mai 2018

HOSTILES




Le western se renouvelle sans cesse. On le croit mort et il se "spaghettise", "s'écologise", se "thrillérise"...bref se réinvente.
Ainsi, sorti de sa réserve le peau rouge sanguinaire en perruque et fond de teint du Technicolor redevient un homme, un Cheyenne, un Sioux, Pawnee ou Mohican. Il danse avec les loups, cite du William Blake (Dead man), soigne et transporte un blessé blanc (The Revenant). Dans "Hostiles" Scott Cooper filme l'Ouest américain ultra violent, l'âpreté des hommes, leur bêtise, la prise de conscience chez ces êtres simples de leurs crimes, et leur possible rédemption. Ce long "horse-movie" nous emmène à travers le tumulte intérieur d'un vieux militaire tueur d'indiens (Christian Bale) jusqu'au Montana et jusqu'au pardon entre ennemis jurés. Silhouettes de cavaliers fantômes se découpant sur des cieux crépusculaires nous escortons le vieux chef Faucon Jaune malade (Wes Studi) au fil des lignes de crêtes aiguisées. On tue à tour de bras, on scalpe, on s'apprivoise et on s'aime. La mort est partout - la vie aussi... jusqu'à la plateforme arrière d'un train au départ. Fixe comme le passé que l'on effacera pas - en mouvement comme un futur que l'on peut toujours écrire.