mercredi 13 septembre 2017

GROOOUUIIIIIKKK



 - "Grroouuiiik" fait le cochon allemand dans la file qui l'emmène à la mort. Ce qui en dialecte teuton peut signifier ceci : "En vérité, j'en ai assez que l'on me coupe la queue dès la naissance... j'en ai assez de vivre dans des baraquements alignés avec 10000 de mes congénères, dans les excréments sur un caillebotis qui me ruine les articulations, sans jouer, sans m'ébattre, sans voir le jour - d'être traité H24 aux antibiotiques faisant de moi une bombe sanitaire à retardement. Je n'en peux plus d'être engraissé 120 jours par des pauvres bougres roumains détachés autant qu' exploités  qui détruisent les filières porcines roumaines, espagnoles, françaises, et le commerce de proximité. Je n'en puis mais d' être le sacrifié d'une agriculture industrielle sordide, de finir en viande à bas coût pour supermarchés." 
-"Grrrooouuiiik" répond en écho le documentaire d'Arte sur le sujet. 
- "Ach so... agrikultur: gröss malheur !" entonnent les faces rubicondes des éleveurs allemands inondant de lisier les champs, polluant par là même les nappes phréatiques de manière irrémédiable.

dimanche 3 septembre 2017

PAUVRE GROUSSIER - PAUVRE MISÈRE


/1957: notre frère Groussier meurt à 93 ans.
/2017: le code du travail qui fut son grand œuvre reçoit une volée de plomb dans l'aile. Conservatisme ou rénovation  de ce qui était peut-être devenu une pétaudière ? - nous verrons dans les mois qui viennent si cette mesure "Jupitérienne" arrive à imposer mécaniquement sa logique : précarité contre chômage de masse.  Pour ma part je constate que l'histoire du travail se superpose plus à celle de l'oppression, des inégalités, du profit maximum qu'à celle de la fraternité, de l'amélioration de la société ou de la réalisation de soi.  Les conditions d'esclavage, de servage, de travail des enfants, d'exploitation sauvage... ne sont pas si vieilles et prennent de nouvelles formes en d'autres lieux - mondialisation oblige. L'inégalité homme-femme est toujours d'actualité. Les avancées sociales: repos hebdomadaire, temps légal de travail,  salaire minimum, syndicalisme, droit de grève, congés payés, sécurité sociale qui nous paraissent si légitimes ont été acquises de lutte âpre au cours du siècle dernier. Mais comme par une sorte de bizarrerie, le genre humain s'ingénie à pervertir toute idée - fut-elle belle ou de bon sens, je crains fort que cette politique libérale, teintée de défiance envers les salariés et les corps intermédiaires ne change rien dans la majorité des cas, et dans l'autre ne fasse que servir les intérêts d'un patronat conservateur et d'une classe possédante affamée. 
/Cher Arthur, toutes mes condoléances...