lundi 14 août 2017

BÉRÉZINA



1812. Napoléon s'est laissé piéger par Koutouzov, Moscou incendiée, la terre brulée et l'hiver russe. Entre "aller en fanfare et retour en guenilles"  200000 des 440000 hommes de la grande armée vont périr à Borodino,  Smolensk, ou la Moskowa... de faim, de froid, d'épuisement, tués par les cosaques ou les poux de Vilnius. Avec quelques amis des deux bords, Sylvain Tesson enfourche sa moto Oural sur les traces des armées napoléoniennes en déroute - Fiche technique: 15 jours à 80 km heure entre la Place Rouge et celle des Invalides à travers les plaines russe, lituanienne, polonaise, prussienne... C'est un essai sur l'absurdité de la guerre teintée d'une interrogation sur le mental de ces soldats, fantômes en haillons, qui marchent jusqu'à l'enfer, s'étripent, dévorent leur chevaux, pillent, se jettent dans le feu d'un bivouac, se noient dans la Bérézina pour la gloire déjà évanouie d'un Alexandre corse, jalonnant la route impériale de leurs cadavres. Ce pari un peu vain - comme la campagne de Russie laisse le goût amer de la dureté et l'infortune des hommes aspirés par l'histoire mais nous renvoie à nos aspirations présentes de confort sur fond de haut débit et de réchauffement climatique.