lundi 17 avril 2017

CHEMIN DES DAMES



En avril 1917 -dans l'Aisne les Dames ont disparu depuis longtemps. Des moustachus aux godillots plombés de boue, couverts de poux, qui sentent le tabac et le pinard attendent le coup de sifflet de l'offensive. Déroulède a raccroché son clairon: la charge glorieuse  à la "Rosalie" n'est plus de mise... Ici, on meurt découpé par la mitraille, par les obus, brulé  par les gaz. La guerre est devenue moderne. Un ouragan de feu déchiquète les hommes - blancs, jaunes ou noirs. Les industriels s'enrichissent, les planqués se planquent, l'état major ne charge plus sabre au clair à la tête des régiments, mais s'affiche dans l'Illustration, est promu ou muté et meurt dans son lit. Les objectifs sont clairs - 100m de terrain repris toutes les 3 minutes. Les chiffres les contredisent - 200000 français morts en deux mois ! Après Craonne les mutineries éclatent, les hommes refusent cette tuerie. On en fusille pour l'exemple. La chanson d'un anonyme court dans les tranchées, interdite jusqu'en 1974. "Adieu la vie, adieu l'amour, adieu toutes les femmes... C'est bien fini, c'est pour toujours, de cette guerre infâme. C'est à Craonne sur le plateau qu'on doit laisser notre peau, Car nous sommes tous condamnés nous sommes les sacrifiés!" Foin des réhabilitations, des commémorations, des hommages guerriers :  Que fait-on subir aux peuples !?