vendredi 12 août 2016

LES TEMPLIERS


1099 - Prise de Jérusalem par les croisés (ville sainte reprise par Saladin en 1187).
1314 - Exécution du grand maître Jacques de Molay.
Entre ces deux dates, une poignée de chevaliers restée en terre Sainte, aura essaimé et sera devenue incontournable dans la chrétienté. Cette milice destinée à l'origine à protéger les croisés,  intronisée par l'abbé cistercien Bernard de Clairvaux obtient la tutelle pontificale. C'est un ordre chevaleresque intéressant. Avec lui, retour aux fondamentaux : manteau blanc (ou grège),  croix rouge, cheveux ras,  pauvreté, prière, abstinence, discipline, silence, respect de la règle et du grand maître... Les "Pauvres Chevaliers du Christ",  moines soldats  qui prient et se battent "ringardisent" les tournois des chevaliers bling-bling, enrichis, ripailleurs, ambitieux, brutaux... En deux siècles, l'ordre du Temple établit ses commanderies du Larzac à Jérusalem, de l'occident au levant en en faisant des lieux d'échanges, des forums ou laboratoires. Par son sens du pragmatisme,  des relations diplomatiques, son ouverture au monde, ils se fait le champion des tractations , des exfiltrations d'otages. Il contrôle les  ports et les routes, invente les lettres de change, surveille le trésor royal, prête, s'enrichit, acquiert son indépendance, devient un état dans l'état et ...dérange. On connait la suite: jalousie royale, accusations diverses, procès pour hérésie, aveux extirpés sous la torture, bûcher, dissolution. Une ombre pourtant au tableau de ce bel ordre: Hughes de Payns premier grand maître de l'ordre invente (ou récupère) la notion de guerre juste faite à l'ennemi de la foi. La religion d'amour condamnant l'homicide devient malicide   justifiant l'éradication du mal. D'autres épées, d'autres cimeterres, d'autres ceintures de bombes reprendront l'argument... Et si l'histoire ne servait au final qu'à éclairer l'actualité?