lundi 22 février 2016

VERDUN - VERDEUX - VERTROIS


L'être humain est un animal étrange. Un jour il tombe d'un trottoir et meurt. Le lendemain il prend sur le crâne des tonnes de bombes, enterré comme un cafard dans la faim, la soif, la boue, les excréments, la vermine, au milieu des cadavres, de la puanteur, des rats, des gazs et survit. Il survit - pour au petit matin enjamber le parapet en hurlant et se la jouer à la pelle affutée, au couteau, à la baïonnette sous le feu des mitrailleuses et des obus. Verdun est un paradoxe. L'homme est cet animal fou, qui accepte de mourir au nom de la "Revanche" ou du "Grand Jugement", sous les ordres imbéciles d' un commandement incompétent, d'un Kaiser belliqueux qui lui ne meurt pas. Il ne s'offusque pas ou peu - va et meurt au nom de la terre, de la patrie, de Dieu, ou d'une idéologie quelconque. Les vivants sourient sur les photos, heureux de pas être encore cadavres, se «chambrent» sur la pellicule jaunie, pleins de vie,  de fraternité, pour procéder au petit jour à des horreurs sur des frères humains. Autre tranchée , autre culture.... « On les aura » tac-ac-tac-tac-tac.... « Gott Mit Uns » tac-ac-tac-tac-tac.... Les douilles volent. Plus tard les survivants tenteront d'oublier -confiants puis l'histoire recommencera pour un autre Verdun, un autre Stalingrad, un autre Hiroshima, un autre Vietnam, un autre djihad, une autre croisade. Ami fritz , ami poilu j'aimerais vous dire que vous n'êtes pas morts pour rien...   L'être humain est un animal étrange.