dimanche 20 décembre 2015

LE CHEVALIER A L'ARMURE ROUILLEE

Dans son petit conte initiatique de 1990 (paru en France en 2006) Jérome Fischer nous emmène de châteaux en châteaux, de dragon en magicien, d'écureuil en princesse.  Un chevalier est engoncé dans son armure carapace qui l' empêche de voir sa femme, son fils et le monde autrement qu'à travers un heaume percé. Il se met en route sans arme et sans cheval afin de s'en dépouiller. Les épreuves successives de silence, de connaissance, d'audace et de volonté vont lui ré-apprendre la simplicité, l'humilité, sa propre acceptation, l'abandon de la peur et des préjugés, l'amitié. Débarrassé de ses peaux successives de métal, d'orgueil et d'égoïsme le héros va enfin gravir la montagne de  vérité et devenir amour universel. C'est simple, et plus profond que le style ne le laisse paraître. Néanmoins la quatrième de couverture  compare le conte  à celui de Richard Bach : Jonathan Livingston le goéland et à celui de Saint-Ex... On en est loin. Tout chevalier plongé dans l'eau froide ne reçoit pas instantanément une poussée le transformant en Prince même petit. Au dos du livre on peut lire l'irréparable : "trois millions d'exemplaires vendus". La quête d'absolu et de détachement commence mal. On ne se méfie jamais assez de son dos !