mercredi 2 décembre 2015

HONTE


Dans les années 70 Moustaki chantait  « Il y avait un jardin qu'on appelait la terre …» Prophétique, le barbu nonchalant constatait déjà les dégâts, rêvait d'un Eden disparu et  ce qu'il aurait pu être. Dire que rien ne s'est arrangé depuis est un euphémisme... En ces jours parisiens de Cop21 , où les grands de ce monde se chamaillent pour une virgule, un iota au bas d'un traité qui leur laissera les mains libres , je veux crier ma honte - honte - de laisser à mes enfants cette terre poubelle, de léguer à mes petits enfants des mers desséchées, des océans privés de vie, des terres craquelées , jonchées de villes tentaculaires, des guerres à venir, de l'eau rare, un monde instable, l'épée de Damoclès nucléaire suspendue à leurs têtes, des espèces disparues, des déchets jusqu'à la gueule... tant de laideur, d'injustice, tant d'incertitude. Elle est abyssale - cette honte - d'avoir laissé faire les idéologues, les spéculateurs, les savants fous, les industrieux, les corrompus, les politiques à la petite semaine sans vision d'avenir, de m'être laissé piéger au jeu de la consommation, d'avoir fermé les yeux pour un bonheur qui n'était que confort. Nous voilà devant l'abime. Prométhée a volé le feu aux Dieux. Les Dieux se vengent. Ce rouge au front ne changera rien à l'affaire,  repentir tardif à l'endroit de ceux qui suivront. Une question me taraude      :    " Pouvait-il en être autrement ? L'Homme malgré son génie, pouvait-il envisager une autre issue ? " A bien regarder   la complexité du "sujet", son histoire, ses angoisses , son indifférence, ses appétits, son besoin de surpasser l'autre, et sa folle prolifération… - je n'en suis pas sûr ! - Mots et dessins sont dérisoires, mais comme le colibri de la fable essayant d'éteindre l'incendie avec ses trois gouttes d'eau, et toute honte bue  - je fais ma part -
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