dimanche 4 janvier 2015

LA NUIT






























Ces mots aux accents païens sont sans doute un mensonge. Mais j'y vois, je préfère y voir un mensonge moins triste que les autres. Un homme de vingt ans au profil de pharaon s'est envolé dans l'azur comme un jeune roi ou un guerrier antique. On prétend que, de tous temps les dieux ont exigé des sacrifices, pour la victoire, pour l'oracle, pour le châtiment. On dit aussi que de nos jours les dieux sont morts. Pourtant ils continuent à prélever leur lourd tribut. Hasard, destinée, malchance - peu importent les mots - les larmes sont au bout du chemin.
Pleurez mères à qui on arrache le ventre, pleurez frères, sœurs, amis à qui on enlève le double, pleurez pères qui partirez après, mais étonnez vous... Simon dort dans le soleil d'or de son éternelle jeunesse. Une médaille frappée à ses traits orne son torse. Il nous regarde , nous réchauffe comme un soleil invaincu et nous dit : je suis là, je serai toujours là , la nuit au cœur de vos rêves et au petit matin j'embraserai   - j'embrasserai -  tout l'horizon.