mardi 18 mars 2014

DAUMIER


























Cher maître qui êtes au Père Lachaise .
Vous avez brocardé la société, les petites gens, les grands, les bourgeois, les politiques corrompus, les juges, le roi, l'empereur, la bêtise, l'éternelle bêtise. Vous avez croqué les irréconciliables, ceux qui meurent de faim et ceux qui affament, « ceux qu'on foule aux pieds » et les ventripotents. La République a les seins nus à l' époque et l'on meurt pour elle sur les barricades. Vous l'aimez. La vieillesse vous apporte le pire pour un peintre : la cécité. L'épreuve d'artiste en quelque sorte... La bourgeoisie qui ne vous a pas pardonné votre trait en noir et blanc pourtant si coloré, le vitriol et la modernité de vos dessins légendés, qui  ne vous a pas « honoré » comme peintre et sculpteur - aujourd'hui vous collectionne - normal, vous êtes mort... Saluez Baudelaire qui a cerné votre génie, Corot et Daubigny à côté de qui vous dormez , donnez nous la liberté et la certitude de votre ligne  - l''insolence sans le fiel - la grâce et nous vous la rendrons, trait pour trait.