mardi 5 novembre 2013

DISCOURS DU...



















" La noble ardeur que vous montrez, Messieurs, pour entrer dans le très noble et très illustre Ordre des francs-maçons, est une preuve certaine que vous possédez déjà toutes les qualités nécessaire pour en devenir les membres, c'est à dire l'Humanité, la Morale pure, le Secret inviolable et le goût des beaux-arts. Lycurgue, Solon, Numa et tous les législateurs politiques n'ont pu rendre leur établissement durable, quelque sage qu'étaient leurs Lois; elles n'ont pu s'étendre dans tous les pays et dans tous les siècles. Comme elles n'avaient en vue que les victoires et les conquêtes, la violence militaire et l'élévation d'un peuple au-dessus d'un autre, elles n'ont pu devenir universelles, ni convenir au goût, au génie et aux...


intérêts de toutes les nations. La philanthropie n'était pas leur base. L'amour de la Patrie, mal entendu et poussé à l'excès, détruisait souvent, dans ces républiques guerrières, l'amour et l'humanité en général. Les hommes ne sont distincts essentiellement que par la différence des langues qu'ils parlent, des habits qu'ils portent, des pays qu'ils occupent. Le monde entier n'est qu'une République dont chaque nation est une famille, chaque particulier un enfant. C'est pour faire revivre et répandre ces essentielles maximes, prises dans la nature de l'homme, que notre Société fut d'abord établie. Nous voulons réunir tous les Hommes d'un esprit éclairé, de moeurs douces et d'une humeur agréable, non seulement par l'amour des Beaux Arts, mais encore plus par les grands principes de Vertu, de Science et de Religion, où l'intérêt de la Confraternité devient celui du genre humain tout entier, où toutes les Nations peuvent puiser des connaissances solides et où les sujets de tous les royaumes peuvent apprendre à se chérir mutuellement, sans renoncer à leur Patrie. Nos ancêtres les Croisés, rassemblés de toutes les parties de la Chrétienté dans la Terre Sainte, voulurent réunir ainsi dans une seule Confraternité les particuliers de toutes les Nations. Quelle obligation n'a-t-on pas à ces Hommes Supérieurs qui, sans intérêt grossier, sans même écouter l'envie naturelle de dominer, ont imaginé un Etablissement dont l'unique but est la réunion des esprits et des coeurs pour les rendre meilleurs et former dans la suite des temps une Nation toute spirituelle, où sans déroger aux divers devoirs que la différence des Etats exige, on créera un Peuple nouveau qui, étant composé de plusieurs Nations, les cimentera toutes en quelque sorte par le lien de la Vertu et de la Science. La Sainte Morale est la seconde disposition requise dans notre Société. Les Ordres religieux furent établis pour rendre les hommes Chrétiens parfaits, les Ordres Militaires pour inspirer l'amour de la vraie gloire, et l'Ordre des Francs-maçons pour former des Hommes aimables, de bons citoyens, de bons sujets inviolables dans leurs promesses, fidèles adorateurs du Dieu de l'Amitié, plus amateurs de Vertus que de récompenses.
                                               Polliciti servare fidem, santumque verer,
                                               Numen amicitiae, mores, non numera amare.
Ce n'est pas, cependant, que nous nous bornions aux vertus purement civiles. Nous avons parmi nous trois espèces de Confrères: des Novices ou des Apprentis, des Compagnons ou des Profès, des Maîtres ou des Parfaits. On explique aux premiersles vertus morales, aux seconds les vertus héroïques, aux derniers les vertus chrétiennes. De sorte que notre Institution renferme toute la philosophie des sentiments et toute la théologie du coeur.