mercredi 6 novembre 2013

CHEVALIER






















                                    C'est pourquoi un de nos vénérables Confrères dit :
                                                 Free-Masons, illustre Grand Maître
                                                 Recevez nos premiers transports
                                                 Dans mon coeur l'Ordre les fait naître
                                                 Heureux si de nobles efforts
                                                 Me font mériter votre estime
                                                 Et m'élèvent au vray sublime
                                                 A la première vérité
                                                 A l'essence pure et divine
                                                 De l'âme céleste origine
                                                 Source de vie et clarté


 
 
Comme une philosophie triste, sauvage et misanthrope dégoûte les hommes de la vertu, nos ancêtres les Croisés voulurent la rendre agréable; d'une joie pure et d'une gaieté raisonnable Nos festins ne sont pas ce que le monde profane et l'ignorant vulgaire s'imaginent. Tous les vices du coeur et de l'esprit en sont bannis et l'on a proscrit l'irréligion et le libertinage, l'incrédulité et la débauche. Nos repas ressemblent à ces vertueux soupers d'Horace où l'on s'entretenait de tout ce qui pouvait éclairer l'esprit, régler le coeur et inspirer le goût du vrai, du bon et du beau. Nous avons des secrets, ce sont des signes figuratifs et des paroles sacrées qui composent un langage tantôt muet, tantôt très éloquent pour le communiquer à la plus grande distance et pour reconnaître nos Confrères de quelque langue qu'ils soient. C'étaient des mots de guerre que les Croisés se donnaient les uns aux autres pour se garantir des surprises des Sarrasins qui se glissaient parmi eux pour les égorger. Ces signes et ces paroles rappellent le souvenir ou de quelque partie de notre science, ou de quelque vertu morale, ou de quelque mystère de la Foy. Il est arrivé chez nous ce qui n'est guère arrivé dans aucune autre Société. Nos Loges ont été établies et sont répandues dans toutes les Nations policées et cependant parmi une si nombreuse multitude d'hommes, jamais aucun Confrère n'a trahi nos secrets. Les esprits les plus légers, les plus indiscrets, les moins instruits à se taire, apprennent cette grande Science en entrant dans notre Société, tant l'idée de l'Union Fraternelle a d'empire sur les esprits. Ce secret inviolable contribue puissamment à lier les sujets de toutes les Nations et à rendre la communication des bienfaits facile et mutuelle entre nous. Nous en avons plusieurs exemples dans les annales de notre ordre. Nos Frères qui voyageaient en divers pays n'ont eu qu'à se faire connaître à nos Loges pour y être comblés à l'instant de toutes sortes de secours, dans le même temps que dans les guerres les plus sanglantes d'autres prisonniers ont trouvé des Frères où ils ne croyaient trouver que des ennemis. Si quelqu'un manquait aux promesses solennelles qui nous lient vous savez Messieurs que les peines que nous lui imposons sont les remords de sa conscience, la honte de sa perfidie et l'exclusion de notre Société. Oui Messieurs, les fameuses fêtes de Cérès à Eleusis, d'Isis en Egypte, de Minerve à Athènes, d'Uranie chez les Phéniciens et de Diane en Scythie, avaient des rapports avec les nôtres. On y célébrait des mystères où se trouvaient plusieurs vestiges de l'ancienne Religion de Noé et des Patriarches. Elles finissaient par des repas et des libations et on y connaissait ni l'intempérance, ni les excès ou les Païens tombèrent peu à peu. La source de ces infamies fut l'admission de personnes de l'un et l'autre sexe aux assemblées nocturnes, contre l'institution primitive. C'est pour prévenir de tels abus que les femmes sont exclues de notre Ordre. Nous ne sommes pas assez injustes pour regarder le sexe comme incapable du secret, mais sa présence pourrait altérer insensiblement la pureté de nos maximes et de nos moeurs.