Fernand
Pouillon, comme les chats aura vécu plusieurs vies. Après avoir
construit son premier immeuble à 22 ans il devient architecte sous
Vichy. Décalé, en opposition, voire haï par ses confrères, que
son succès et son architecture populiste exaspèrent, il se définit
comme un homme de métier, mais se révèle rétrospectivement
précurseur, préférant le développement durable, l'artisanat
local, la pierre plutôt que le béton, les formes simples et le
vieillissement contrôlé de ses constructions. Mis en examen dans un
scandale immobilier -on lui reproche d'être à la fois architecte et
promoteur- radié de l'ordre, emprisonné, il s'évade et s'exile en
Algérie ou il continue à construire. Amnistié en 71, rentré en
France, il découvre et se prend de passion pour le château de
Belcastel en Aveyron, qu'il sauve de la ruine avec l'aide
d'artisans Algériens. Il y meurt en 86 après avoir été réintégré
à l'ordre et décoré de la légion d'honneur par François
Mitterrand. Collectionneur, éditeur, écrivain, on lui doit « Les
pierres sauvages » où il décrit les doutes de Bernard de
Clairvaux concevant l'abbaye du Thoronet au moyen-âge et «Mémoires
d'un architecte». Converti à l'Islam. Marié quatre fois, père
de six enfants , il repose à Belcastel dans une tombe anonyme
selon ses volontés comme les vieux maîtres-d'oeuvre d'autrefois.
Pas mal, non ? Miaaaooouuuu