Qu'a
t-il pu arriver pour que le 5 décembre 1791 à la tombée de la
nuit, le plus brillant compositeur de son temps, soit jeté dans une
fosse commune, en banlieue de Vienne - comme un gueux- ? Seulement cinq de ses
amis l'accompagnent. Parmi eux Van
Swieten , franc-maçon, et Salieri dont Milos Forman dressera plus tard un
portrait d'artiste raté diabolique un peu dur dans son film, «Amadeus». Mozart
détestait la noblesse qui lui rendait bien préférant l'opéra
Italien à ses œuvres. On invoque son statut de Franc-maçon, mais
une partie importante de la société en faisait partie à cette
époque, voyant dans la fraternité et
l'égalité en loge une
alternative aux privilèges et à la vieille pesanteur catholique. On
sait qu'il avait été initié en 1784, gravissant les échelons à
la Loge de la Bienfaisance et composé un opéra «La Flute
enchantée», imprégné de rites maçonniques. On connait son
caractère difficile, son addiction au jeu, ses dettes, son
immaturité, le peu de discernement de son épouse à propos de son
art. Tout a été dit sur sa maladie , sa mort, et sur les
précautions dont les autorités s'entouraient lors d'une mort
brutale...L'histoire est opaque et peu importe: on meurt toujours
seul. Pourtant l'amertume -comme la coupe du même nom- pourrait
naître de la découverte qu'au temple comme à la ville , il vaille
mieux faire partie du sérail, que l'on y joue la petite musique du
pouvoir, de la convention et de "l'establishement", bref qu'un notable vaudra toujours deux rebelles. Allez Wolfgang, joue nous ton requiem. Le
commanditaire est tombé dans l'oubli depuis longtemps.