mardi 2 juillet 2013

ARTHUR. R




























« L'homme aux semelles de vent » comme l'appelait Verlaine, me hante en ce moment. Je connaissais la vie, quelques poèmes du jeune homme pressé : « Voyelles, le dormeur du val, le bateau ivre »...mais finalement sans plus. Pourquoi cette fascination soudaine pour cet adolescent qui a réinventé, dépoussiéré la poésie entre 15 et 20 ans, puis s'en est «amputé» , comme on s'ampute d'un membre malade, troublante prémonition de sa propre fin 17 ans plus tard ? Il faut tout prendre chez lui : son début d'enfant sage, sa révolte d'adolescent, son génie littéraire, son orgueil, sa suffisance, son homosexualité 




ou sa non sexualité, son ambiguité face à la religion, sa mère «la bouche d'ombre», son père, ses sœurs, sa lâcheté, ses fuites, sa cupidité, son sens de la charité, son trafic d'armes en Abyssinie, sa haine du bourgeois, ses errances, son calvaire, sa mort expiatoire... et ne pas en perdre une goutte- Tout se tient. Pourquoi cette fascination, alors ? Parce qu'il est l'ado génial que j'aurais aimé être ? Peut-être ? Mais plus sûrement, parce que cette comète folle m'attire dans son sillage artistique et poétique, que la quête de l'or ne comprend pas.