mercredi 13 mars 2013

CAMILLE DESMOULINS

                                                                                                                                                                
Belle gueule ce Camille: yeux de jais, cheveux longs et favoris fournis, redingote à grand col, chemise blanche agrémentée d'un foulard blanc, la taille bien prise, la culotte aristocratique... Franc-maçon initié à seize ans à Amiens, avocat désargenté, orateur remarqué malgré son bégaiement , il épouse Anne Lucile Laridon-Duplessis - son double- jeune femme attachante issue de la bourgeoisie: bref, un beau parti. Tous les deux sont jeunes et croient à la Nation, à l'abolition des privilèges et aux idéaux révolutionnaires. Deux siècles plus tard ils seraient peut-être patrons de presse, écologistes bobos, dans l'humanitaire, ou dans les affaires mais en pleine Révolution ils veulent changer le monde: les Lumières distillent leur clarté. Celle ci devient ténue en 1794.



Les positions disons «tranchées» du jeune homme, son orgueil, son caractère irascible et sa plume trempée dans l'acide le conduisent sur la planche à bascule, après qu'il ait dénoncé la Terreur, oeuvre de son ami et collègue Robespierre.  Il prononce quelques phrases d'anthologie lors de son procès et dans la charrette qui le mène à l'échafaud avec Danton, Chénier et Fabre d'Eglantine ( Frères?...) Très excité il parle tout le temps - il faut l'attacher- Sa chemise est déchirée, jusqu'à la taille. Le «French kiss» l'attend ! Sa femme le suit dans la mort une semaine plus tard, après avoir tenté de fomenter une rébellion. C'est très romantique et très moderne. La Révolution tient son couple glamour !
Ces grands tribuns de la Révolution m'ont toujours impressionné. La mort fait partie de leur bagage. On est loin du «responsable mais pas coupable» des années 90 et de l'amnistie revendiquée récemment pour les actes de vandalisme politique. Comme aurait pu le constater Samson, bourreau de son état, à propos de la guillotine  - une invention d'un de nos frères, au demeurant - avec cette avancée technologique, il n'y a que des coupables...