mercredi 23 janvier 2013

CHANSONS






Ta-Ta-TA-TA-TA-Ta-Ta-TA.Taaaa AAAAAA....
Dans la chanson de Paul Déroulède, vieux poète nationaliste et revanchard -Le Clairon- écrite vers 1875 sur une musique de Emile André; le zouave n'en finit pas de mourir, accroché à son instrument. Il meurt dans son bel habit rouge et bleu et ses guêtres blanches, le sentiment du devoir accompli. La charge de ses camarades, enflammés par sa cuivrée et ultime sonnerie a terrassé la horde de Huns.



Déroulède est mort en Juillet 14 et n'a donc pas eu le temps de constater le décalage entre la guerre fraîche et joyeuse - presque sportive- de ses chansons et la réalité.
La ligne bleue des Vosges s'est teintée, post mortem d'une couleur indéfinissable, ni franchement grise, ni franchement horizon. Les chants guerriers, qui prônent l'ordre ne devraient pas quitter l'enceinte des banquets du même nom... Autre découverte de cette nuit solsticiale: le chant des marais, ou chant des déportés, écrit par des prisonniers politiques en 1933 dans le camp de Börgermoor en Basse-Saxe, à la barbe des nazis, ou comment continuer à vivre, créer et espérer quand le ciel vous écrase de ses bottes de cuir clouté.
Une belle interprétation de Isabelle Longnus, chanteuse Franco-Canadienne.
Miracle de l'art qui se nourrit de tout, y compris de l'innommable.
Les chansons, disait Dorgelès qui a payé de sa personne dans les tranchées, ça sert à endormir le peuple...C'est un point de vue. Un autre jour je vous parlerai de Craonne.